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vendredi 23 février 2018

Loup : une autre gestion est possible !

 Un article très intéressant signé Actu-environnement : à lire !!!

Loup : une autre gestion est possible !

Le plan loup en cours de consultation génère mécontentements et frustrations tant chez les défenseurs de l'animal que chez les éleveurs. Une note de la Fabrique écologique éclaire le débat. Détails avec Jean-Jacques Fresko, président du groupe de travail.


Jean-Jacques Fresko
Président du groupe de travail Loup de la Fabrique écologique.

Dans le contexte actuel d'effondrement de la biodiversité, la pérennité de la présence du loup sur notre territoire est un impératif. Pour la garantir, une gestion apaisée de la présence du loup est indispensable. Les éleveurs, principalement d'ovins, étant les premiers confrontés aux conséquences de cette présence, il est illusoire d'imaginer qu'une stratégie soutenable du loup puisse être élaborée sans eux, a fortiori contre eux.
Le loup a disparu du territoire français dans les années 1930. Il s'agissait alors d'une espèce jugée nuisible, l'Etat versait une prime pour chaque loup abattu. A la fin du XXe siècle, la présence de deux individus de souche italienne est attestée dans le parc national du Mercantour en 1992. Entre sa disparition et son retour, le paysage dans lequel il évolue s'est radicalement métamorphosé.
  • Au plan géographique, la déprise rurale a conduit à ce que l'élevage extensif occupe des terres autrefois cultivées et à ce que la broussaille puis la forêt progressent. Cette évolution s'est avérée favorable à la forte augmentation des populations de grands ongulés, et a créé des conditions propices au retour des loups.
  • Au plan juridique, la France a signé en 1979, avec 46 autres Etats européens, la Convention de Berne, aux termes de laquelle "la faune et la flore sauvage constituent un patrimoine naturel d'intérêt majeur qui doit être préservé et 

jeudi 8 février 2018

Saint Sébastien était d’humeur conciliante !

 
Saint Sébastien était d’humeur conciliante !

Il fait un temps gris, en cette matinée du samedi 20 janvier, jour de Saint Sébastien, et de fortes précipitations sont annoncées à partir de la fin d’après-midi.

Il est 8h30, j’approche silencieusement de mon treestand, encore distant d’une centaine de mètres.
Il fait entre 3 et 5°C environ, mais un petit vent frais, et tournant, réduit sérieusement la température ressentie.
Tenue en laine polaire, camouflage Predator, recouvrant pullover en laine épaisse, et sous-vêtements respirants, chaussettes, gants, cagoule et bonnet chauds, bref, un équipement sérieux est de rigueur si je veux pouvoir tenir mon poste jusqu’en fin de matinée.

Je ne suis pas à 50 mètres de mon poste, qu’un chevreuil, placé derrière moi, m’aboie copieusement.
Ca commence bien !

Maudit vent tournant, impossible d’anticiper quoi que ce soit, ça souffle doucement, mais dans toutes les directions. Et toute la saison a été comme ça, sur les 3 treestands différents que j’ai posés dès l’ouverture en des endroits tout aussi différents du territoire de la commune.

Ca y est, me voilà perché, attaché à ma sangle et arc en main, prêt à tirer. Combien de matinées d’affût ai-je déjà faites, cette saison ? Au moins une quinzaine ? Le scénario me semble se répéter plus ou moins, d’une année sur l’autre. Jusqu’à la mi-novembre, je ne vois quasiment rien, le feuillage cache encore trop bien les animaux qui sont très statiques. En décembre, j’en ai généralement un peu marre et je fais une pause, puis je reprends en janvier. Sauf que cette année, pas de pause de décembre, ou très peu, je suis sorti tous les week-ends, ou presque.
 
Mon treestand…
 
et le panorama, lorsque j’y suis perché.

Plusieurs occasions me sont passées sous le nez, à cause de cette maudite bise… Au moins 2 fois…

A cause de la neige qui écrasait la végétation, une autre fois, me masquant la fuite d’un joli sanglier, de toute façon trop gros (pas de points sur l’ACCA cette saison)…

Puis à cause du grincement à peine perceptible du caoutchouc froid de ma chaussure sur l’aluminium du treestand, alors que je pivotais doucement pour ajuster mon tir, à 8 mètres, sur un des 2 jeunes suivant cette chevrette qui se défilait discrètement… La chevrette était à découvert, à l’arrêt, mais ses jeunes étaient encore dissimulés derrière un gros buisson de houx, voisin de mon perchoir. Arc armé et doigt prêt à effleurer la détente du décocheur, je n’attendais qu’un pas ou deux, du premier des deux ados, et ce bruit infime m’a trahi en une demi-seconde : la maman m’a immédiatement capté, m’a fixé 3 secondes environ, puis a détalé, suivie des 2 rejetons qui l’ont imitée sans me laisser une seule chance… Et la shaggie Camoléon n’y a rien changé ! C’était la semaine dernière… 

Il n’y a pas à dire, un tir réussi à l’arc, ça tient aussi beaucoup au détail !

Cette chevrette-là, prudente comme elle est, va surveiller les arbres, dorénavant, c’est sûr !

Je suis encore dans mes pensées que 2 chevreuils arrivent sur ma droite, ils sont au pas, à une bonne trentaine de mètres de moi. Tout à coup, ils font un brusque demi-tour et s’enfuient… Saleté de vent ! Malgré la danse folle de mes indicateurs de vent, je ne vois guère d’autre cause possible à une fuite aussi soudaine. Ca fait 45 minutes que je suis arrivé. La matinée va être longue !

Une demi-heure plus tard, une chasse approche, derrière moi. La voix grave des chiens et la direction d’origine me renseignent, ils viennent de l’ACCA voisine et ne sont créancés que sur sanglier. Méfiance !

Dans la forêt de taillis qui se présente à ma gauche, ça va vite, puis, les chiens ont l’air perdus, puis repartent sur leur pas. Le suidé poursuivi n’a pas l’air d’être tombé de la dernière pluie et il a rusé. Je me tiens sur mes gardes, au cas où un animal se débinerait discrètement… Mais non, rien, les chiens s’éloignent à nouveau…

Tout est calme. Le froid commence désormais insidieusement à pénétrer les vêtements, les chaussures, les gants…

Soudain, 2 chevreuils arrivent à nouveau sur ma droite, peut-être les deux mêmes que tout à l’heure… Sûrement. En tous cas, ils ont la même taille. Une femelle, devant, puis un mâle ? Oui, non ? Il me semble voir quelque chose entre ses oreilles, mais, en même temps, ce n’est pas évident.

Cette année, je suis censé tuer un mâle, ou un jeune de l’année. Sur mon ACCA, nous pratiquons le sexage du chevreuil depuis 20 ans environ, moins pour respecter un quelconque sexe-ratio dans les prélèvements, que pour obliger les chasseurs à l’arme à feu à identifier clairement leur animal, sans tirer en pleine course, ou dans le tas, selon les cas. A l’arc, je suis dispensé de sexage, mais j’essaie malgré tout de m’y conformer le plus possible.

C’est donc sur ce deuxième animal que se porte mon choix, il se présente de plein profil, à 14 ou 15 mètres. L’arc est déjà armé, les mires "10 mètres" et "20 mètres" encadrent la zone où j'imagine son cœur battre, à travers son épais pelage d'hiver.

Soudain, la femelle fait volte-face et effectue un brusque demi-tour, en tous points semblable à celui de tout à l'heure. Son suiveur veut l'imiter, mais la flèche le percute en plein thorax, avec ce bruit caractéristique évoquant des côtes sectionnées et un corps creux perforé. 

Tous deux s'enfuient en faisant une courbe dans les taillis, ils sont en pleine course. Lorsqu'ils échappent à ma vue, j'écoute attentivement, puis enclenche le chrono de ma montre. Il est 10h40 exactement.

Pour faire passer les 20 minutes réglementaires, je prends mon temps pour ranger mon petit bazar : remettre la housse étanche sur le siège de mon treestand, redescendre mon arc suspendu à une cordelette, ranger le parapluie d'arbre (j'avais pris des précautions), etc,  puis je descends prudemment, et silencieusement, de mon perchoir.

A l'anschuss, du poil, et la flèche ensanglantée, plantée en terre, deux ou trois mètres derrière. Le sang est rouge vif, je suis confiant. En même temps, je reste méfiant et attentif. Pour avoir, trop souvent à mon goût, été bien refroidi en voyant une piste de sang s'amenuiser jusqu'au néant, alors que la flèche et ses alentours me mettaient dans la plus grande confiance quelques minutes plus tôt, je sais que rien n'est gagné jusqu'à ce que l'animal mort soit sous mes yeux, ceux qui ont déjà vécu ces instants de doute savent de quoi je parle...
 
Deux mètres derrière l'anschuss…
Les vingt premiers mètres présentent une piste au sang abondante, de grosses taches de sang sont visibles assez haut sur la végétation environnante, c'est facile à suivre…
 
Comme souvent, ça paraît gagné d'avance… Au début…
Je me dis qu'avec une telle quantité de sang perdu, il ne s'en remettra sûrement pas, mais les raisons citées plus haut maintiennent ma méfiance et ma concentration sur la recherche.

Bien entendu, ce qui devait arriver, arriva, les cinquante premiers mètres parcourus, la piste au sang devient beaucoup moins facile à suivre, les gouttes sont plus petites, et beaucoup plus rares. Mes recherches me mènent à la traversée d'un chemin, 2 minuscules gouttes au beau milieu de cette sommière, puis, plus rien. J'ai beau chercher dans plusieurs directions, rien n'y fait.

Cela fait maintenant une heure que j'ai tiré, je décide d'appeler Frédéric, conducteur de chien de sang, qui arrivera en début d'après-midi.
Rien ne sert de polluer davantage la piste, je prends le chemin du retour jusqu'au parking de chasse.

Je n'ai pas fait 100 mètres, qu'un sanglier traverse la sommière à cinquante mètres de moi. Sûrement le rusé de ce matin… Un animal de 70 ou 80 kg, et comme nous n'avons pas de points…

Aujourd'hui, j'aurai vu plus de gibier que durant tout le mois de janvier…

Un repas chaud est avalé et une tenue vestimentaire plus "light", plus adaptée à une recherche qui peut encore nous réserver des surprises, est choisie.
Et c'est là que j'oublie de reprendre mon arc, ma veste de chasse, et ma shaggie Camoléon en prévision de la photo… Damned !!!

Frédéric me retrouve à l'heure convenue et, tandis que nous faisons le chemin séparant les voitures de mon spot, il m'apprend que ce sera la première recherche sur chevreuil pour sa jeune chienne Bella, dont il ne tarit pas d'éloges.

Nous arrivons sur place, je lui indique l'anschuss, nous inspectons la flèche laissée sur place, plantée en terre, et Bella commence immédiatement un travail minutieux et systématique. Lentement, méthodiquement, elle renifle le sol en explorant différentes directions, puis se met sur la voie.

Nous arrivons au chemin, là où j'ai perdu la trace ce matin, en seulement quelques minutes. Bella recommence son travail d'exploration méthodique dans plusieurs directions et, rapidement, se décide sur une pente douce, dans des layons à travers les ronces. Trente mètres plus loin, nous découvrons de jolies gouttes rouges, puis carrément de petites flaques de sang. Fred me dit que le chevreuil a dû se reposer là. Espérons que nous ne l'avons pas relevé. Cela fait tout de même plus de trois heures que j'ai tiré.

Encore une vingtaine de mètres où la piste est facile, et il est là, couché, raide mort !

La blessure est conforme à ce qu'il m'avait semblé voir, dans le "feu" de l'action, l'atteinte est pulmonaire, la cage thoracique est transpercée, de plein profil. En revanche, l'angle plongeant, depuis le treestand, est carrément invisible. On pourrait croire que cette flèche a été tirée du sol. 

Bella s'en donne à cœur joie, et tire le poil de ce jeune brocard, au trophée vraiment pas ordinaire : 2 minuscules pointes en velours, complètement orientées vers l'arrière, ce qui explique le mal que j'avais eu à proprement l'identifier avant le tir.

Frédéric a carrément les larmes aux yeux en voyant sa petite chienne savourer son premier succès sur chevreuil.
Après analyse des différents indices, Fred m'explique que ce chevreuil, s'il n'avait pas été accompagné, n'aurait sûrement pas parcouru plus d'une cinquantaine de mètres avant de se coucher. Mais voilà, il a voulu suivre son congénère jusqu'au bout, et a multiplié par cinq la distance en question. Avant de traverser la sommière, zone découverte et dangereuse s'il en est, ils ont accéléré, d'où la raréfaction du sang, mais il a payé "cash" ce dernier sprint les secondes suivantes, probablement…
 
Photo bien peu présentable, juste pour donner un aperçu de ce trophée atypique. Pardon, mon biquet !
Arrivés à la voiture, nous décidons de prendre quelques photos, et je me démène avec le retardateur de ce satané appareil photo, en vain. Mes victimes sont si rares que je n'ai aucune habitude avec ces sophistications, pourtant bien pratiques, en principe.

C'est alors qu'un automobiliste nous voit, s'arrête, fait marche arrière, se gare, et nous propose de nous prendre en photo… Sympa, non ?

Qui a dit qu'il n'y a que des gens hostiles à la chasse, parmi les non chasseurs ?


Un grand merci à Frédéric et à Bella !!! Ils ont fait un travail formidable, et même si cette recherche était en fait facile, pour une première sur ce gibier, c'était un coup de maître ! Nul doute que Bella va faire un chien de sang d'une qualité exceptionnelle !
Et un grand merci à Saint Sébastien, aussi !!!

-          Arc Mathews Heli'm de 62Lbs à 27.5" d'allonge.
-          Fût carbone Gold Tip, qui en est à son quatrième chevreuil et un sanglier traversés, dont 2 chevreuils avec une lame Striker Magnum, en chasse d'été, et le reste, dont celui-ci, avec la même lame QAD Exodus de 125 grains. Après nettoyage, séchage, et réaffutage des tranchants, elle est à nouveau bonne pour le service ! Loin de moi l'idée de faire de la concurrence à Grand Sid, mais juste pour donner une idée de la résistance de ce type de lame.
-          Distance de tir : 14 mètres.
-          Poids du chevreuil : 22 kg plein.

  Sylvain Mollier