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mercredi 10 avril 2019

Policiers de l’environnement : ils traquent les crimes contre la nature


Source : le parisien.fr

Planques, démantèlement de trafics, arrestations… les missions des policiers de l’environnement sont les mêmes que celles leurs confrères, excepté qu’elles concernent… la nature. AFB/Direction de la police

Fini le garde champêtre à l’ancienne. Les nouveaux policiers de l’environnement traquent la contrebande d’espèces sauvages, de pesticides ou de déchets, avec les mêmes moyens que pour les trafics de drogue.

« Vos papiers et votre carte de pêche s’il vous plaît. » Pour le directeur de la police de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), Jean-Michel Zammite, cette phrase est l’héritage d’une époque révolue. Celle où les gardes champêtres se contentaient de vérifier la taille des poissons capturés ou les permis de chasse des traqueurs de gibier d’eau.
Opérations de filature, écoutes téléphoniques, surveillance des trafics sur Internet… les « policiers de l’environnement » ont dû adapter leurs moyens et leurs méthodes pour contrer les nouveaux trafics en vogue : espèces sauvages, déchets, pesticides interdits.

Ce mercredi, le Sénat devrait adopter un projet de loi créant l’Office français de la biodiversité : une fusion de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), spécialiste de la contrebande d’animaux, et de l’AFB. Mais cette dernière signera surtout lundi une convention avec l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), qui dispose de pouvoirs de police plus grands. Leur mission commune : traquer les crimes contre la nature.

Arme de poing et gilet pare-balles

Ils planquent de longues heures de nuit pour surprendre les pêcheurs de lamproie, une espèce protégée. Ils arpentent les cours d’eau à pied ou en bateau pour surveiller les filets des pêcheurs. Ils peuvent déclencher des écoutes téléphoniques ou acheter des tonnes d’animaux en voie d’extinction sur le « darknet » pour faire tomber des filières. Sur le terrain, ils sont équipés de jumelles à vision nocturne, de gilets pare-balles, de bâtons de défense et même, pour les missions les plus périlleuses, de Glock, un pistolet semi-automatique.
« Je me suis fait tirer dessus une fois pendant un flagrant délit », témoigne Michel Vignaud, inspecteur de l’environnement en Nouvelle-Aquitaine, qui espère qu’il « n’ouvrira jamais le feu ». Les nouveaux policiers de l’environnement peuvent aussi répondre aux appels au milieu de la nuit. Des urgences, quand les agents des douanes, croyant trouver de la cocaïne, tombent sur une cargaison de jeunes anguilles, une espèce en voie de disparition. « Nous seuls avons les compétences pour les remettre à l’eau au plus vite et dans de bonnes conditions », signale l’inspecteur.

Gravats, pesticides… et lionceaux

Les 2 et 4 avril, dans le secteur de Lille (Nord), les agents de l’ONCFS ont saisi 112 passereaux protégés, détenus illégalement par des particuliers qui en faisaient commerce. « Ce trafic est en recrudescence et son but est d’alimenter en oiseaux les collectionneurs ou les éleveurs à des fins de concours de chant et de beauté, qui se déroulent principalement en Belgique », souligne l’Office.
Mais les animaux ne sont pas la seule source de trafic. « En 2005, l’Oclaesp avait saisi plusieurs dizaines de conteneurs remplis de réfrigérateurs périmés avec des gaz nocifs, des déchets électroniques et électriques, des filtres à huile et autres déchets de garage, comme des vieux pneus, à destination de l’Afrique », détaille Charlotte Nithart, de l’association écologiste Robin des Bois.
Avare de détails sur les opérations en cours, le lieutenant-colonel Christophe Le Gallo, adjoint au chef d’office au sein de l’Oclaesp, confirme néanmoins que ses services travaillent sur l’affaire du rhinocéros du zoo de Thoiry, tué en pleine nuit par des trafiquants qui ont sectionné sa corne. Les policiers de l’environnement s’intéressent aussi à de nouveaux trafics, comme celui des déchets.
Notamment les remblais de chantier. Des sociétés censées les recycler les récupèrent puis les enfouissent dans des zones humides. Les investigations concernent aussi le trafic de pesticides interdits en France, que certains agriculteurs persistent à utiliser. L’Oclaesp et l’AFB s’inquiètent aussi une nouvelle mode : celle des lionceaux, que certains écervelés adorent récupérer chez eux pour se faire photographier avec.

La justice de plus en plus sévère

En février, suite à une enquête associant notamment la brigade de recherches de Nantes et l’Oclaesp, un gang de trafiquants présumés de civelles (NDLR : des bébés anguilles) a été démantelé. « Le procès des neuf inculpés pour trafic d’espèces protégées en bande organisée, travail dissimulé, blanchiment, recel, abus de confiance et abus de biens sociaux, a abouti à leur condamnation à des peines de prison et à des amendes, relate l’association Robin des bois. Près de 700 000 € d’avoirs criminels - argent liquide, comptes bancaires, biens immobiliers, voitures de luxe, bijoux… - ont été confisqués. »
S’ils ont tous fait appel, cette affaire montre à quel point la justice ne plaisante plus dans ce type de dossiers. « L’avantage de la synergie entre l’Oclaesp et l’AFB sera de consolider les dossiers d’instruction (écoutes téléphoniques, filatures…) et de leur donner du poids auprès des magistrats, estime Charlotte Nithart. Cette coopération devrait aboutir à un renforcement concret des sanctions. »
Le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain veut aller encore plus loin. Il vient de déposer une proposition de loi au Sénat créant un crime d’écocide, pour pillage de ressources ou pollution à grande échelle par exemple, qui serait inscrit dans le Code pénal et prévoirait une peine de réclusion criminelle de vingt ans et 7 500 000 € d’amende.



2 commentaires:

  1. Enfin, ils se mettent à la page! J'en suis très heureux. Maintenant, il en faudrait beaucoup plus mais j'imagine que compte tenu de la conjoncture actuelle, on va devoir attendre... et malheureusement, les animaux aussi.

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  2. ben ça fait un moment...Mais pour les effectifs tu as raison...

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