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vendredi 2 juillet 2021

Récit de chasse d'été de David : La chasse… continuellement...

 La chasse… continuellement... 

 En février dernier la fermeture générale résonne pour beaucoup de mes coéquipiers comme la fin d’une saison, l’occasion de lubrifier et remiser les armes jusqu’à la prochaine ouverture. 

Pour certain parmi nous c’est à ce moment que tout commence : la vérification ou le changement de matériel, la rétrospection de ce qui n’a pas fonctionner la saison passée et la mise en place de correctifs pour la promesse d’une issue somme toute incertaine. Mais comme le dit Kant « le devoir de l’homme est de s’améliorer [et de] cultiver son esprit ». Il nous faut donc pour ce faire continuer à apprendre sans cesse car « on peut toujours apprendre ce qu’on ne sait pas, non ce qu’on croit savoir » (Gustave Le Bon) et « on ne devient grand qu’à apprendre d’un maître » disait Yves Thériault. 

A cet effet, je m’évertue alors à lire les rapports du Dr Ashby comme le Hagakure de l’archer et les 12 préceptes de la pénétration d’une flèche. Mes investigations m’amènent à m’équiper d’un arc Mathews V3 27 ‘’ (ça c’est pour le plaisir… et pour la puissance… et pour le confort à l’armement… et la stabilité… et plein d’autre choses ). Je lui offre des tubes VAP SS 250 Elite (0,001) au format 0,166 munis d’inserts et manchons Ethicsarchery de 180 gr, de bilames Cutthroat single bevel de 200 gr et d’un empennage hélicoïdale 4 plumes AAE Max Stealth avec un offset à 2°, le tout agrémenté de wraps Socx personnalisées à l’effigie de l’ACAFC. Ceci nous donne en l’état une flèche montée de 740 gr avec un FOC de 21 % propulsée par 73 lbs, l’ensemble développant un K.E de 86,5 et un M.O de 0,75. « Voilà de quoi terrasser les rhinocéros du Haut-Doubs » plaisantaient avec moi les frères Erhart. Mais comme le dit Ashby : « On se prépare au pire et on fait pour le mieux ». 

 Les essais balistiques ne présentent pas de décalage entre pointes fields et lames à 60 yds. Les entraînements se suivent entre « la combe à Momo », la journée des adhérents et les séances en solo dans les prairies alentours. Le 1er Juin sonne le glas de cette « chasse avant chasse » et annonce de nouvelles aventures cynégétiques dans le cadre du tir d’été. Je prends tout d’abord mes quartiers à des postes que je connais où j’ai par le passé eu l’occasion de tirer ou voir du gibier. 

Durant ces longues soirée d’affut, on tchat avec les copains de l’assoc : « des renardeaux », « trop loin… je peux pas tirer », « je vous laisse ça bouge… fausse alerte c’était un blaireau », « une martre », « bon moi je vous laisse, je descends, j’y vois plus rien » etc. Finalement, c’est Benj qui ouvre le bal avec un beau brocard. 

De mon côté, je m’inquiète un peu de n’avoir encore rien vu de chassable. Alors que l’idée me taraude, je repère au détour d’une petite route de campagne, un espace de bocage où s’enchevêtrent zones ouvertes, lisières de forêt et bosquets. Dans mon esprit, j’imagine bien l’objet de mes désirs parcourir fouinard ce milieu diversifié où s’alternent bois et prairies, champs cultivés et clairières. 

 

Le 22 juin dernier, je m’aventure pour la 1ère fois sur mon nouveau territoire. Explorant un taillis, je prospecte au travers d’un chemin de débardage où la nature reprend doucement ses droits. Le sol est jonché de nombreuses souches sur lesquelles se trouvent beaucoup de jeunes pousses. Au détour d’une ornière, mon regard s’attarde au pied d’un coteau, une futaie où je crois apercevoir les indices de la présence de Capreolus Capreolus. En y regardant de plus près, mes soupçons se confirment par les stigmates laissés sur et aux pieds des conifères. Après quelques minutes d’observation alentour, je jette mon dévolu sur un grand sapin à une 20aine de mètre de mon constat. Chemin faisant, je débite quelques branches lors de mon ascension pour finalement m’installer confortablement à environ 4 m du sol. Je hisse délicatement mon arme et l’installe sur son support à portée de bras d’arc, décocheur engagé, à 18h00, j’encoche ma flèche. 

Le temps est changeant, pas de pluie annoncée mais le ciel bleu azur laisse parfois place aux ténèbres qui surgissent et se distinguent comme une impulsion soudaine. Ces perturbations sont associées à des rafales qui balayent les parages de toutes parts et qui me laisse dubitatif quant au potentiel succès de mon expédition. Le soleil poursuivant inlassablement sa course m’alerte bientôt sur le crépuscule naissant. Tandis que je converse avec Mimi, le vrombissement d’un orage lointain attise ma curiosité et m’oblige à scruter l’horizon. Le regard dans le vague, mon champ de vision est troublé par une forme en mouvement qui n’est autre que la robe brune-rousse du petit cervidé dans son pelage d’été. Il écume insouciant son terrain alors même qu’un bourdonnement m’envahit comme annonciateur d’une sentence, d’un trépas. Imperturbable, l’animal se dirige paisiblement vers sa macabre destinée à 20 yds télémétrés. La situation est telle qu’elle se prête à l’analogie d’un poème de Jules Vernes intitulé « Tempête et calme » dont j’ose pour l’occasion vous réinterpréter quelques vers: 

« A l’armement de mon arc, l’éclair du tranchant de ma lame jaillit ; lumière éblouissante 

La sifflante tourmente de la flèche coulissant la fait briller, étinceler bien mieux 

Lorsque la certitude me parvient et que la décoche survient 

Elle vole ; en sa course muette et vive 

L’horrible vent l’avive 

L’éclair prompt, dans marche furtive 

Par ses zigzags unit l’archer à la bête 

La foudre frappe; elle transperce, traverse 

Et l’air est tout rempli de ce soudain claquement 

Dans le fond des échos, l’immense bruit résonne 

Entour, presse tout de ses cassants craquements 

La flèche comme une bombe se jette et pourfend un rondin qui succombe. 

Et le tonnerre éclate et prolonge jusqu’au cieux ses épouvantements 

Un peu plus loin mais frémissant encore, l’animal poursuit sa course 

Et colore la végétation dans l’obscurité naissante 

Le froissement des branches s’apaise un peu, 

Le tonnerre s’écoule et puis se tait 

La nature est tranquille 

A perdu sa frayeur 

Elle est douce et docile 

Et se refait le cœur 

Après la tourmente, je reprends mes esprits et amorce ma descente. Je retrouve rapidement ma flèche dont l’empennage vert étincelant est altéré par un rouge vif ruisselant qui couvre également la flore avoisinante. 

  


 

Je m'émois face au tableau qui s’offre à moi mais mon bonheur n’est pas complet sans sa pièce maitresse. Mon enquête commence alors sur les traces funèbres de ma victime. Sillonnant les broussailles, je jalonne de quelques balises mon parcours. Soudain les indices s’amenuisent à mesure que grandit mon angoisse et finissent par disparaître. La nuit s’affirmant et la forêt dense n’arrangeant rien, je décide d’appeler un conducteur de chien de rouge avec lequel je conviens d’un rdv à 5h45 le lendemain. 

Après avoir raccroché, je sombre dans une sorte de schizophrénie émotionnelle, je suis à la fois inconsolable et persuadé d’avoir fait le bon choix. Puis dans un sursaut de dévouement, je tente de monopoliser mes souvenirs et mes sens vers mon dessein. Je m’oriente alors vers le sous-bois dans lequel je pense me remémorer avoir perçu les derniers aboiements. Après quelques 10aines de mètres, je retombe sur des tâches en abondance qui alimente à nouveau mon espoir. 

A peine relevé-je la tête que j’aperçois contemplatif mon chevreuil gisant paisiblement sur le flanc. Submergé par la joie, je tombe à genoux à son chevet, je remercie mon seigneur et dans un dernier adieu, je pose ma main sur ce bel animal en guise de révérence 

David Bruey ACAFC 









13 commentaires:

  1. Que de bonheur partager lors de la réception de ces petits clichés juste après ton joli très très joli prélèvement il y en a un qui vas bientôt je pense revenir à notre hauteur tellement il met du cœur à l'ouvrage et je lui souhaite et comme tu le dis sur notre petit groupe de discussion il nous reste encore quelques soirées car il nous reste encore chacun 1 bracelet de broc et par bonheur un sanglier
    Waidmainsheil et félicitations pour ce magnifique récit

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    1. Merci l’ami. 😊. J’attends encore un peu faut que je rachète un congél, j’ai plus de place 🤣🤣🤣.

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    2. Mimi on y croit pour toi !

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  2. Juste magnifique !! Et félicitations à toi

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    1. Merci Damien 😁. Bientôt le plaisir de lire ton récit.
      A plus

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  3. Félicitations depuis le tree-stand !

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  4. Va falloir que tu passes au tradi, maintenant... ;-)

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    1. C’est vrai qu’il faut varier les plaisir. Mais pas à 20 yds je pense 😅. Je m’y mets doucement 🏹

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    2. En effet, il faudra en enlever une dizaine, dans l'idéal. Mais c'est bien ce qui donne tout l'intérêt à cette discipline, non ? :-)

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  5. Waidmann's Heil!
    Beau récit qui rend honneur à l'adage: "Bowhunting, hunting the hard way"
    SAM

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  6. Bravo David!!! très beau récit et belle intuition pour choisir ton affût. c'est souvent là l'essentiel! très beau ton respect pour ce brocard prélevé!
    A bientôt.
    olivier

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  7. on dit pas je m'émois, mais je m'émeuuuuh ou je suis zému
    hé hééé, bien joué mec.
    eul'françois

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