Il est
8h00 ce dimanche 13 décembre 2015, un brouillard intense stagne sur nos
deux rivières Doubs et Dessoubre. Nous nous réunissons comme d'habitude
chez moi, dans une ancienne bergerie que j'ai entièrement rénovée et
qui nous sert depuis cette année comme lieu de rendez-vous pour notre
équipe de chasseurs. Dans l'âtre, crépitent quelques bûches que j'ai
pris soin d'allumer une heure avant l'arrivée de mes amis.
Assis autour
d'une grande table, nous buvons un café pendant que le responsable
d'équipe énumère les consignes de sécurité habituelles et nous demande
le choix de nos postes. En tant qu'archer, le mien se trouve dans un fût
fixé sur un arbre à 3 m du sol que nous avons installé il y a 2 ans
avec William B, c'est ce dernier d'ailleurs qui m'a refilé ce virus de
partir à la chasse avec un arc !
Cela fait donc une petite
demie heure que je suis installé dans mon fût. Pour rentrer dedans ça va
encore...mais pour y ressortir, avec mes petites pattes, c'est la
galère ! Bref !
J'entends beaucoup plus bas, le grelot de
Jipsy la Munsterländer de William qui doit chercher à vive allure
l'émanation d'un quelconque gibier. Dans le brouillard, je distingue 3
chevreuils qui se dérobent, je grimace car ils s'éloignent en direction
de mon partenaire Gaby "Clint Eastwood pour les intimes", puis
s'arrêtent pour écouter la chienne, ils sont à plus de cent mètres. La
bête de queue fait demi-tour et grimpe dans ma direction suivi des 2
autres, ils sont maintenant à une cinquantaine de mètres et montent
doucement "j'allume vite un cierge et implore St Hubert de les diriger
vers mon affût fût"...fut dit, fut fait, non seulement il me les envoie,
mais il me les arrête à une vingtaine de pas
Le premier est entièrement
caché derrière un gros sapin. J'arme mon compound et attends qu'il
redémarre "vite un autre cierge, heureusement, j'en ai plein mon sac à
dos!" il ne bouge toujours pas mais soudain le second le dépasse et se
plante en 3/4 avant, 3 mètres plus haut, c'est un brocard. Allez mon
Jeannot, tu le vois le poux derrière le coude?...et Schlllack !!! La
FMJ* traverse l'animal qui saute sur une dizaine de mètres et s'écroule
secoué de violentes tensions des pattes comme s'il voulait encore
courir. Au bout de quelques secondes, les spasmes diminuent puis c'est
le calme. Je n'entends plus rien, je n'ai même pas vu repartir les deux
autres chevreuils. Il est 9h25 quand j'annonce de 2 coups de cornette
mon tir réussi.
Quelques minutes plus tard, peut-être cinq, un bruit pas
rapides sur des feuilles givrées me fait tourner la tête de l'autre
coté. Oh bonne mère ! poussé par un second traqueur, une chevrette vient
se placer sous mon tonneau puis repart à vive allure. T'as raison ma
belle, file vite! Merci à toi Saint Hubert.
De retour à la
maison, nous prenons quelques photos pour immortaliser cette jolie
matinée, vidons l'animal, le pointe du cœur, un poumon et le foie ont
été traversé. Surprenant, il a deux petits bois sans velours de 3 cm qui
ornent son crâne.
Quelques
bulles dans une flûte pour arroser mon premier animal fléché et surtout
un grand merci à tous ceux qui ont contribué à ma formation. Oui oui je
sais, vous en aurez aussi des bulles ! Schweppes, limonade, coca... Y'a
qu'à dire ! En attendant, bonnes fêtes de fin d'année à tous.
*Une tri lames Mussy MX3 montée sur un tube Full Métal Jacket, Arc Compound BEAR, 65 livres.
Jean-Marie A.
Un récit qui fleure bon le brocciu et la Morteau...
RépondreSupprimerWaidmann's heil Jean-Marie!
SAM
C' est vrai que dans les deux premiers paragraphes on se croirait dans le maquis à coté de l' ancienne bergerie.Des figatelli qui cuisent dans la cheminée et de l' alcool de myrte dans les verres! Mais en Corse il n' y a pas de chevreuil !!!!
RépondreSupprimerFélicitations et Salute Jean Marie