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jeudi 21 juillet 2016

Un brocard Jurassien pour Laurent

Vendredi 15 juillet, 19h00.

Qu’est-ce que je fais ? Tree-stand ou pas. J’ai bien repéré qu’il y avait 2 ou 3 brocards qui fréquentaient les 2 coulées au milieu desquelles mon tree stand est positionné, mais avec mon dos en vrac, je n’ai pas trop envie de jouer à Tarzan. Je verrais sur place.
Le temps de m’équiper, de charger la voiture et de me rendre sur place il est 19h30, il faudra que je fasse attention un des brocards du coin sort souvent avant 20h00, la dernière fois il nous est rentré dedans alors que j’étais en repérage et que ma fille cadette m’accompagnait, je ne sais toujours pas qui a eu le plus peur, Emilie ou le chevreuil, pourtant il s’était annoncé de loin….
Je pars donc en longeant la haie limitant les champs qui me sépare de la coulée que je dois emprunter pour aller à mon poste. Le champ vient d’être fauché, je vois donc d’assez loin la bordure de la forêt.
Un coup d’œil à 150 mètres de la lisère dans les champs bordant le bois et voilà que j’aperçois à environ 200 mètres une tache rousse inconnue, immobile à 15 mètres de la lisière, dans un champ enclavé par 3 cotés dans la forêt. M…. ! Déjà dehors mais pas dans le bon champ, un coup de jumelle pour confirmer et je trouve un brocard couché, somnolent la tête tournée dans l’axe du vent.
Connaissant bien le coin je décide de couper tout droit pour attraper le plus rapidement possible le chemin de débardage qui s’enfonce dans le bois en espérant que les VTTistes du coin l’on assez fréquemment prit ce printemps pour le rendre propre car autrement ce ne sera même pas le peine de tenter une approche. Un coup de jumelle pour confirmer qu’il est toujours couché et je m’enfonce dans le bois avec un chemin de pirch idéalement propre. Merci les gars !
Je parcours ainsi aisément les 100 mètres nécessaires pour arriver au bord du coin supérieur du champ sans avoir été vu. Le plus dur maintenant est de passer les barbelés qui sont à moitié pris dans la végétation de bordure du champ. Il me faudra 2 minutes pour faire 10 mètres tellement c’est épais (par chance il n’y a pas de ronces mais des coudriers et des troènes).
Le brocard est toujours couché et à 80 mètres de moi. Il a les yeux fermés et Il semble vraiment somnoler, il ne bouge que la tête de temps en temps pour chasser des mouches.
Je peux donc tenter mon approche en me tenant au ras du bois et en progressant doucement, de toute façon je n’ai pas le choix, la partie de lisière pour aller jusqu’au chevreuil est épaisse, très épaisse. Après ½ heures de reptation, de jumelage, de contrôle de la position de ce chevreuil, je suis à 20 mètres. Il ne bouge toujours pas. 20 mètres c’est encore un peu loin pour moi, même si à l’entrainement cela ne pose pas de problème, ce n’est pas une cible. Je pourrais faire encore 3 petits mètres avant que le brocard commence à se secouer et se lever. Ma foi, je n’ai plus le choix… j’attends sagement qu’il se mette en travers la tête vers l’intérieur du champ et pose mon point rouge juste en dessous du cœur. Bien concentré sur "le pou qui est sur le cœur"…… enfin vous connaissez… je me laisse surprendre par l'ouverture des mâchoires du décocheur.
Et là …  stupeur ! Pas de bruit d’impact et mon chevreuil sursaute, part à la course 40 mètres et se couche la tête tourné vers la lisière. Loupé !!!! Et maintenant je ne peux même plus bouger car j’ai l’impression qu’il me regarde. Une minute se passe et le brocard décide de se lever et de remonter au bois. Il va passer à 10 mètres de moi. Je vois alors qu’il garde la tête basse et progresse doucement. Mon expérience de conducteur de chien sang, ayant déjà maintes fois achevé des animaux mal en point prend alors le dessus sur le chasseur et je décide de réarmer le plus rapidement possible mon arc pour, si possible, lui envoyer une seconde flèche. A 1 mètre de la lisière ma seconde flèche traverse le chevreuil en plein milieu. Au moins comme ça, c’est fait….
Il est 20h30. J’attendrai 10 minutes avant d’aller chercher ma première flèche. Je la retrouve vide de sang, même pas une petite teinte sur les plumes jaunes ni sur la lame. Un grand doute m’envahit alors. Un peu stressé, je pars discrètement récupérer ma seconde flèche. Je croise pour la seconde fois la voie d’entrée au bois du brocard et vois distinctement du sang avant l’impact de la seconde flèche. Et bien je l’ai touché lors de mon premier tir, Mais où ? Je suis sûr pourtant de la trajectoire (facile avec les encoches lumineuses) mais l’absence de sang sur la flèche  me laisse dubitatif.
La seconde flèche est revêtue d’un rouge très marqué avec une odeur typique de panse qui me dit que c’est trop derrière et qu’il va falloir attendre. Je m’assois alors et me demande s’il ne faut pas que j’appelle Stéphane (ami conducteur de chien de sang et chasseur à l‘arc) et Badra, son labrador, car je suis un conducteur sans chien agréé depuis peu, Bamboo ma chienne lucernoise nous ayant quitté des suites d’un cancer quelque peu agressif et Lune ma grand Musterlander, sa remplaçante, est trop jeune pour faire un chevreuil et surtout n’est pas encore agréée.
Après quelques instants, j’entends soudainement les râles du chevreuil et des mouvements de pattes dans les feuilles qui ne font plus douter, Il est à 5 mètres de moi en train de finir d’agoniser.
Le reste est des plus standards, je retrouverai mon brocard empêtré dans les troènes, bien mort.
Ma première flèche était presque parfaite, à peine en arrière du cœur de 5 centimètres, 2 centimètres au-dessus du sternum. Pourquoi celle-ci n’était pas maculée de sang ? Je ne vois qu’une explication, la flèche n’ayant pas touché le cœur, celle-ci a traversé le thorax du chevreuil alors que ses poumons étaient en fin d’expiration et de ce fait n’a cassée que une cote à l’entrée et une à la sortie sans toucher de veine ou d’artère importante. Une flèche mortelle mais pas forcément à très court terme, peut-être même qu’il aurait été encore vivant le lendemain matin…..
La seconde flèche a traversé le foie et le début de la panse et était aussi mortelle mais à plus court terme.
Arc: Bear Encounter 65 livres, allonge 27.5
Flèche: Easton Powerflight 340
Lame: Dirtnap Gear 125 grs

Laurent Gaillard




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