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mardi 31 décembre 2024

Une chevrette dans la vallée du Dessoubre par William

Ce jeudi 12 décembre 24, nous sommes une petite dizaine de chasseurs autour de la table dans notre cabane de chasse, le poêle à bois allumé depuis une heure commence à adoucir cette petite pièce car dehors la température est négative. Après le choix du secteur et les informations d’usage données par le responsable d’équipe, chaque posté se positionne où il se sent le mieux mais la priorité est donnée aux anciens pour se placer, car chez nous certains postes sont parfois difficiles d’accès !

Les trois traqueurs patienteront une petite demie heure avant de quitter ce « Doubs » refuge et commenceront chacun à des endroits différents leur traque, accompagnés bien sûr de leurs auxiliaires canins.

Aux environs de 9 :00, les petits chiens donnent déjà de la voix en contre-bas. Je suis adossé à une barre rocheuse haute de 3 à 4 m et devant moi, une fenêtre de tir d’une dizaine de mètres sur un sentier bien marqué par le passage de divers gibiers. Je suis dissimulé par une végétation assez dense jusqu’à 30 mètres et au-delà le chemin est à découvert ainsi que devant mon poste, je peux donc voir arriver les animaux d’assez loin sans trop me faire capter. La chasse de Macha et Polka, Fox et Jagd terrier passera sur une autre coulée à droite de mon poste et amènera les 2 chiennes sur la commune limitrophe.

9:20 mon regard est attiré au loin et à gauche du sentier par un chevreuil qui se dirige dans ma direction. Il marche au pas et semble aux aguets ; il a certainement entendu la menée quelques minutes auparavant et en bas des rochers. Il guette, où plutôt elle guette, puisque c’est une chevrette qui est maintenant à une cinquantaine de mètres de mon poste, prête à déguerpir au moindre mouvement suspect. La curiosité doit l’envahir, elle se rapproche en silence. Au sol, la feuille fragilisée par ce froid sec est extrêmement bruyante sous le pied et malgré cela, à cette distance, aucun bruit ne parvient à mes oreilles pourtant bien équipées, c’est comme si elle marchait sur une mousse humide.

La voici maintenant à 30 mètres, s’arrête quelques minutes en regardant dans ma direction, elle lève son museau, a-t-elle détectée de vilains effluves qui la mettraient en danger ? Enfin, elle reprend son avancée silencieuse et discrète, elle est sur l’œil, la végétation qui nous sépare maintenant nous rend elle et moi indécelables visuellement par l’autre. Je perçois maintenant à une quinzaine de mètres quelques pas qui se rapprochent et j’en profite pour armer mon arc. Dans quelques petites secondes, elle entrera dans ma fenêtre de tir, mon pouls s’accélère. Elle est maintenant plein travers, le trou de la visette derrière son épaule.

Huit mètres nous séparent quand je décoche, sa réaction est fulgurante, son corps s’aplatit en effectuant un demi-tour d’une rapidité incroyable qui fera ressortir la flèche de mon côté, à ses sabots. Elle s’enfuie d’où elle venue mais sa course est vite ralentie. A une cinquantaine de mètres, elle se couche au pied d’un arbre, se relève après quelques secondes puis repars au pas. Mon regard se fige sur elle pendant un long moment, jusqu’à ce qu’elle tombe définitivement à 80 mètres de l’anschuss. Je resterai là, sans bouger pendant 20 minutes avant de partir m’incliner respectueusement devant sa dépouille.

William Baron