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  DATES FORMATIONS 2024
 
Formation ACAFC : Formation théorique à Gonsans le Dimanche 21 Avril 2024
Formation ACAFC : Formation Pratique à Mandeure le Dimanche 5 Mai 2024
Formation ACAFC : Epreuves de fin de formation + Assemblée Générale à Gonsans le Dimanche 2 Juin 2024
FDC25 : JFO le samedi 20 avril et samedi 24 août 2024 à Gonsans 

Photos des Trophées ACAFC depuis juin 2022 >

mercredi 30 novembre 2022

ERRATUM : Formation chasse à l'arc en Franche-Comté en 2023 : les dates

 Les dates de formation chasse à l'arc en Franche-Comté en 2023

 Formation complémentaire chasse à l'arc ACAFC 

- Formation sur 3 dimanches

- Formation incluant la JFO donc l'attestation chasse à l'arc

- Inscription en renvoyant formulaire d'adhésion

 1ère date : Formation théorique à Gonsans le Dimanche 23 Avril 2023

2ème date : Formation pratique à Mandeure le Dimanche 14 Mai 2023

 3ème date : Épreuves de fin de formation à Gonsans le Dimanche 11 Juin 2023 (journée des adhérents pour l'ensemble des adhérents ACAFC)

  

 

Journée Formation Obligatoire chasse à l'arc FDC25 (JFO)

- Inscription vers la FDC25

- Samedi 22 avril 2023

- Samedi 19 août 2023 

 

lundi 28 novembre 2022

Un 1er chamois à l'arc pour Stephan

 

Mon premier chamois à l’arc

 

Voilà deux mois au moins que je traque les chamois de ma commune. J’y réside depuis plus d’un an maintenant mais la partie du territoire occupée par ces ongulés ne m’est pas familière. Je participe aux battues de l’ACCA communale mais la chasse en solitaire demeure ma préférée et de loin. Les copains de chasse m’ont indiqué quelques endroits à explorer mais le passage d’animaux chassés ne correspond pas toujours à leur lieu de résidence. L’exploration m’a donc pris du temps. Dernièrement, j’ai resserré mon champ de reconnaissance sur une falaise en escalier à 2 marches et donc 3 paliers, longue d’un kilomètre sur le territoire communal mais qui s’étend au-delà.

J’y ai observé et approché plusieurs chevrées. J’ai été surpris de constater que les groupes de chamois étaient très restreints et éparpillés. J’ai compté une dizaine de chamois seulement sur cette portion d’un kilomètre de territoire.

 

Voilà plusieurs fois que je me lève à la nuit pour rejoindre cette zone et étudier ce qui s’y passe. Je n’ai pas réussi à m’approcher au-delà de 30m jusqu’ici.  Hier matin, samedi 19 novembre, je me lève donc vers 6h15 et me prépare. Mon plan est de me rendre en bout de territoire en fonction du vent, d’y attendre 1 heure puis de me déplacer furtivement en direction de l’autre bout dans l’espoir de croiser la voie d’un beau chamois. De n’importe quel chamois donc puisque je suis en possession d’un bracelet de chamois indifférent. On peut tout de même espérer tomber sur le trophée ultime.

 

Il a plu toute la nuit et il pleuvine encore par moment. Les feuilles mortes ne seront donc pas un problème ce matin. Heureusement. Après une marche d’approche de plus d’un kilomètre, j’arrive à mon caillou en bordure de la première marche depuis le haut. La gestion du froid et de la transpiration est souvent un élément que je sous-estime. Mes habits sont bien humides. Je m’installe au-dessus de cette coulée très utilisée en contrebas. Elle passe à moins de 20m de moi mais de nombreux baliveaux ferment les fenêtres de tir potentielles. Rien n’est parfait. Il faudra faire avec. J’ai pris soin de me munir de mon coussin gonflant qui me permet de m’isoler de la mousse gorgée d’eau qui recouvre mon rocher. L’attente commence mais après plus d’une heure de veille, je dois réaliser que mon chamois devra se mériter autrement. Je remballe mon petit matériel, me prépare et repars en direction de la gauche de la vallée, à bon vent, le long de cette falaise supérieure. Il faut marcher à pas de fourmi dans ces roches lésineuses en évitant les tas de feuilles qui cachent souvent une branche morte prête à détonner sous mon poids. Le brouillard s’en mêle et j’avance aussi lentement que possible dans le duvet cotonneux qui m’entoure et qui brouille les formes. A moins de 100m d’où j’étais posté, je découvre la forme caractéristique d’un chamois entre les arbres à moins de 30m de moi. Il me regarde. Derrière lui passe soudain une chevrée conséquente. Je compte 4-5 chamois à la course mais des ombres les entourent. Il pourrait y en avoir 10. Le mien se tourne vers eux, revient sur moi et décide de suivre le groupe qui descend de la première marche vers la seconde. Je me décale vers le bord de la falaise, histoire de chercher une fenêtre de tir au cas où ils me passeraient en-dessous.

En y arrivant, je ne vois aucun chamois. J’avance toujours aussi lentement que possible. Je me retourne et en vois passer un derrière moi. Il plonge lui aussi sur la seconde marche.  Il y en a d’autres encore ! Je suis au milieu de cette bande avec le risque accru de me faire sentir. Heureusement, le vent est principalement ascendant le matin. Je reprends mon approche plus lentement encore. J’aperçois un beau mâle à 20m entre les arbres en bordure de falaise. Impossible de le flécher. Il reste là quelques secondes puis plonge lui aussi. En bas, toujours rien. Ils ont donc pris le chemin qui s’éloigne de moi. Evidemment. Je fais encore 5m quand un chamois que je ne parviens pas à identifier remonte avec un compagnon et se dirige vers moi par étapes. L’autre, prudent reste en arrière. Il m’arrive à moins de 10m de face et m’observe.

 

Manifestement, il ne parvient pas à identifier le tas de feuilles Camoléon qui me recouvre. Il repart donc vers son groupe sans me laisser d’opportunité de tir et s’arrête à 20-25m 3/4 arrière. Il tourne la tête pour me regarder. A ce moment-là, je suis passé en mode instinctif. Je ne réfléchis plus, je prends la visée, remonte un peu pour compenser et sans y penser, je décoche. L’encoche lumineuse rouge va se loger exactement à l’endroit souhaité. L’action vient de se terminer et je l’ai vécue en spectateur. Qui a pris le contrôle de mes membres pour réaliser et décider de ses gestes ? Le chamois quant à lui a bien pris la flèche, il s’est retourné, a eu une seconde de réflexion puis a suivi son comparse qui plongeait à son tour vers la seconde marche.

 

Je reprends finalement le contrôle et me précipite vers le bord de la roche pour voir mon chamois s’écrouler. J’ai tiré une G5 Mégameat dont le pouvoir mortel est généralement fulgurant. Mais une fois au bord du précipice, je ne vois rien. Les deux chamois sont parvenus à disparaitre durant les 3-4 secondes qu’il m’a fallu pour arriver sur mon belvédère. C’est incompréhensible. Il devrait être là. A 10m de la faille qui lui a permis de descendre. Mort. Mais non, il n’y a rien. Je me mets à douter mais cette flèche parfaite 3/4 arrière ne m’inquiète pas du tout. Qu’a-t-il pu se passer ? Il va falloir descendre pour éclaircir ce mystère.

 

50m plus loin, une faille me permet de rejoindre la seconde marche. En chemin je tombe sur ma flèche sanguinolente. Une odeur de viscère s’en dégage et le sang est clair. La lame mécanique est déployée et a fait son oeuvre. Il est donc mort. Je laisse mon matériel et mon camouflage près d’un arbre et plonge à mon tour. Je parcours le second palier en m’éloignant de l’anchuss tout d’abord sans chercher de sang. Juste pour trouver cette dépouille qui devrait être là ! Mais rien. Je reviens donc vers l’anchuss et prends la direction opposée. Rien non plus. J’ai longé pourtant le bord de cette deuxième marche en regardant en contre bas vers le troisième et dernier palier pour voir s’il n’était pas tombé dans la forêt en contrebas qui est si clair maintenant que je n’aurais pas pu le rater. Rien encore. Je reviens donc à l’anchuss, cette fois dans le but de chercher le sang.

 

Je le trouve facilement en bas de la faille qu’il a empruntée pour descendre mais le sang est difficile à voir sur ces feuilles rousses mouillées. Je découvre qu’il est directement descendu vers la forêt en contre-bas. Le problème est qu’en bas il n’y a pas de chamois visible… Nouveau doute. Aurait-il eu l’énergie pour s’échapper dans la forêt ? J’en doute mais il n’est pas là donc quid ?!?

 

Je décide de rentrer chercher ma chienne. Je ne peux de toute manière pas descendre vers ce troisième palier vertigineux sans mettre ma vie en péril. Le retour et long, chaud et très humide. Je me change entièrement en arrivant chez moi. Le slip est à essorer, les chaussettes aussi.

 

J’embarque la chienne, passe à la cabane de chasse récupérer le bracelet et fait le tour de la falaise en voiture pour attaquer par le bas. Je démarre la recherche 200m plus loin qu’à l’aplomb de l’action de chasse. Je fais renifler ma flèche à mon golden qui part en quête. Détachée comme toujours, elle s’en donne à coeur joie et arpente toute la forêt entre la route et la falaise distante d’une centaine de mètre l’une de l’autre. La pente est forte et le chevilles souffrent. La chienne suit toutes les traces des chamois matinaux mais ne semble pas avoir trouvé celle du mien. Je la suis de loin et m’arrête lorsqu’elle passe sous la faille utilisée par mon chamois pour voir sa réaction. Rien. Elle continue comme s’il n’y avait pas de trace. Une atteinte de viscère est pourtant fort odorante !

Je commence à me décourager. Va-t-il encore falloir faire appel à un chien de sang ? Passer la journée à chercher sans trouver ? Le cauchemar doit-il recommencer ? Je suis arrivé en-dessous de la faille quand la chienne revient vers moi. Je lui indique la pente et elle s’élance avec ardeur et courage. Elle remonte de 5m et trouve une odeur. Elle voudrait monter plus haut mais elle n’y arrive pas. C’est inutile de toute manière car je vois bien que le chamois ne s’y trouve pas. Je me mets à réfléchir et la chienne redescend. Elle longe maintenant le pied de la falaise. Et s’arrête à moins de 10m le nez dans les feuilles. Elle ne bouge plus et renifle, renifle. Là, elle a trouvé quelque chose !

 

Je m’approche et vois une goutte de sang mais pas de chamois. Ce n’est qu’en levant la tête que je le découvre enfin 3m au-dessus de nous, pendu dans un arbre. Il n’était donc pas descendu directement dans cette faille vertigineuse mais avait utilisé ses dernières forces pour dévier de sa trajectoire en pleine falaise ! Incroyable.

 



Le soulagement et la joie éprouvés à ce moment-là sont pour moi le carburant de toutes les prochaines chasses à venir. Je félicite la chienne qui ne pouvait pas faire mieux puisque le vent, toujours ascendant, l’empêchait de le prendre au nez pour me l’indiquer clairement. C’est un beau mâle de 4 ans pesant 23,5kg vidé que je ramène à la cabane de chasse déserte avec fierté. Mon premier chamois à l’arc.

 

Stephan Läng

 

 


 

 

 

 

 

 


 

mardi 22 novembre 2022

1er gibier à l'arc pour Sébastien : "Premiers pas dans une chasse qui m’a toujours attiré"

 

Premiers pas dans une chasse qui m’a toujours attiré


Le 29 Octobre 2022, grand beau temps, soleil, chaleur.

Rdv à 8h à la cabane de chasse, café, croissants, mirabelle.

On décide de la 1ère traque, 1h30 au poste, rien ne se fait voir, tout est calme. Faut dire, cette année ne restera, pour le moment pas dans les annales. Je ne serais pas de ceux qui n’accable que le loup, ou le lynx. Une autre raison, de la diminution du cheptel, c’est la gestion et la sélection des espèces. En effet, aucune distinction de sexe, dans le Doubs, nous chassons à contre nature, éliminant les génitrices (un chevreuil est un chevreuil) que je ne compte plus depuis mon arrivée dans le Haut-Doubs.

Revenons à mon premier gibier à l’arc…

2ème traque : 3 postés dont moi à l’arc, 1 traqueur et ses deux chiens. Un peu plus d’agitation, un chien donne de la voix. Bon signe car Noucky n’aboie que lorsqu’un chevreuil est levé, et il le fera courir autant que durera la battue.

Sur mon mirador, j’aperçois un 1er chevreuil passant bien trop loin, se dérobant de la traque, ni vu ni connu. Parti.

Dans cette ACCA, j’ai une chance, c’est que nous pratiquons, la battue silencieuse, idéale à l’arc, car mon expérience des années précédentes, me fait remarquer que nous tirons des animaux au pas ou à l’arrêt, dans la majorité des tirs.

La chasse s’achève, je regarde l’heure, 11h30, un bruit de piétinement dans les feuilles sèches se fait entendre. Je me reconcentre car je n’ai pas l’oreille fine. Effectivement, j’aperçois un chevreuil, venant d’ailleurs, ni chasser, ni stresser, juste au pas, ne se doutant pas de la battue en cours. Il fait sa vie normalement, il vagabonde dans sa forêt. Aucun risque de perturbations, les chiens et le traqueur étant bien loin de nous.

Je saisi l’arc, me concentre, respire, calme, froid, sans émotions. Je l’observe et déjà au vu de son allure et de son comportement, je sais qu’il va me passer à portée. Il me vient de face, passe devant mon mirador à moins de 10 mètres, bifurque, passe devant mais ne s’arrête pas. J’arme délicatement, je le prends en visée et ne quitte plus mon point d’impact. Il s’arrête enfin à 13/14 mètres, position ¾ arrière. N’ayant pas quitté une seconde ce chevreuil, je décoche. Sur le coup, il m’a semblé, lâcher ma flèche sur un coup de doigt. Mais non, je vois l’impact de la flèche juste derrière l’épaule, je n’ai aucun doute, l’hémorragie quasi instantanée, impressionnante, me conforte dans l’estimation de mon tir, parfait. Avec du recul, je me demande même, si cet animal a remarqué ce qui lui arrivait. Il s’enfuit toujours au pas, une fuite pas plus rapide que son arrivée. Le terrain très dégagé, me laisse superviser toute sa fuite, très petite, 15 mètres. Il s’arrête au pied d’un Hêtre, l’hémorragie continue, quelques secondes, je vois sa tête, chanceler, s’étourdir, il s’allonge et s’éteint dans une quiétude que je n’ai jamais ressentie, l’effet chasse à l’arc.

Pour finir ce récit, avec moi il n’y aura pas de brisée, pas de Weidmansheill, ou de Weidmandansk, pas de cérémonie du chapeau. Je ne suis pas de ceux-là, de ceux de la chasse d’apparats, pour paraitre vertueux. Le marketing n’a pas sa place dans notre passion. Le vrai respect du gibier, c’est de s’en souvenir toute sa vie, l’honorer de sa mémoire.

Et je suis totalement en désaccord de ce qu’affirme le président Schraen devant les médias, je ne trouve pas de plaisir dans ma passion par le fait de tuer un animal mais par ce qui l’entoure. Et nous ne devons pas en avoir. Nous ne tuons pas par plaisir... Le plaisir est aussi dans la valorisation intégrale de l’animal. Trophée, et venaison ! Quitte à passer pour viandard, j’aime le gibier et le cuisiner. Je ne supporte plus ces chasseurs qui ne veulent que tirer et tuer. Si vous êtes blasés par le gibier par l’abondance et le remplissage de vos congélos et ne voulez donc plus l’assumer, laissez-le en vie ! La chasse ce n’est pas que le tir et la tuerie. Sinon autant se mettre au ball-trap car ce qui motive la grande majorité des chasseurs, c’est le tir d’une cible vivante car ils pourraient avoir munitions à volonté au ball-trap que ça ne les intéresserait pas et raccrocheraient le fusil au râtelier définitivement. Et le trophée, il faudrait en finir avec le tir des brocards en velours, c’est une bêtise incommensurable, car combien de fois, autour du brocard étendu par terre à la cabane, nous nous dîmes : « Hô les jolis bois, les beaux velours, le beau trophée, Il aurait été beau celui la ……. » alors que tout connement, il finit dans le feu ou le trou à tripaille…Mon Dieu que nous sommes cons et que nous donnons une sale image à nos détracteurs.

La chasse doit évoluer tant dans son éthique que dans sa pratique traditionnelle. Sinon nous finirons gibier des écolos…… éliminés sans respect

Fin de l’histoire !

 Sébastien Thirion