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lundi 25 décembre 2023

Le 1er grand gibier à l'arc de Meggy, un chevreuil à Lizine

 

Petit récit de mon 1er grand gibier à l’arc :

 

La battue s’est déroulée l’après-midi du dimanche 3 décembre 2023.

Il faisait plutôt froid et il avait neigé la veille.  Je me suis placée au-dessus d’une "gouluse" (passage dans une barre rocheuse), la traque démarre.

Une heure plus tard, j’entends les chiens près de moi mais aucun gibier en vue. Puis 5 minutes plus tard, j’entends deux coups de feu, puis la sonnerie annonçant la mort d’un chevreuil.

A cet instant, je me suis dit : " - Allez, ce n’est pas encore pour moi aujourd’hui" et je repose mon arc par dépit.

Soudain, deux chevreuils apparaissent. Je reprends vite mon arc mais l’un deux me repère et retourne vite d’où il vient. L'autre était déjà passé devant moi. Tout à coup, j’entends un craquement derrière moi, le chevreuil qui était passé devant moi, revenait tranquillement sur ses pas.

Les jambes tremblantes, j’ai armé mon l’arc et l’ai suivi du regard, attendant le meilleur moment pour le flécher.

Je n’attendais qu’une seule chose : qu’il s’arrête. Je ne pensais à rien, ne me disait même pas que j’allais enfin arriver à tuer un chevreuil pour la 1ère fois, je restais concentrée.

Il finit par s’arrêter à 10 mètres de moi. Je décoche sans hésiter. L’animal pousse un gémissement et part en courant dans la descente, je le vois s’écrouler derrière un buisson.

Ma flèche l’avait touché en plein cœur, il a parcouru 40m avant de tomber.

Ce moment fut très intense pour moi, un de mes plus beaux de chasse.

Je corne la mort, heureuse et fière de moi.

 

Meggy Jacquin

 


 

mardi 12 décembre 2023

Un chamois au tradi comme 1er gibier à l'arc pour Aloïs

Début novembre, ma compagne et moi profitons de l'ouverture de la chasse au chamois pour découvrir les emplacements de chasse pour les archers sur la commune de Besançon. Dès les premières sorties, beaucoup d'individus sont observés et à très courte distance ! Mâle, femelle, éterlous... qui s'approchent de nous curieux.

Lundi 6 novembre, un ami non chasseur curieux de la chasse à l'arc m'accompagne à l'approche au chamois. Lui à l'appareil photo, moi avec mon arc traditionnel Black Widows, nous voilà crapahutant dans les pierriers des monts de la cité des Séquanes. Le début du rut du chamois commence bientôt, et nous tombons rapidement sur un couple de chamois à moins de 20 mètres de nous. Le lieu est particulier, un fort dénivelé rocheux, abondamment chargé de bosquets de noisetiers. Le tir est impossible et nous décidons de nous faire discret en laissant passer les deux individus. Quelques heures plus tard, nous repérons plus loin un individu couché au sommet d'un grand pierrier. Il se trouve sur l'autre versant et l'heure tourne, la nuit arrivera rapidement. Nous tentons une approche pour, au moins, capturer quelques images.

L’ascension dans le pierrier fût un véritable calvaire, nous sommes bruyants et manquons de glisser à plusieurs reprises. Fatigués, nous arrivons à une plate-forme à mi-hauteur du pierrier. Malgré le bruit, le chamois est toujours là, pas même effrayé, il est intrigué et nous observe. Jumelles en main, je la regarde : une femelle, borgne de l’œil gauche. Je comprends pourquoi elle ne prend pas la fuite : elle peine à nous identifier. Soudain, un autre chamois, que j'identifie comme mâle, sort brièvement derrière elle et retourne à la colline.

Je continue l'ascension vers elle, craignant qu'elle ne décide de partir elle aussi. Arrivé à 14 mètres, une fenêtre de tir se présente mais je prends conscience de la situation : je suis instable dans le pierrier, la bête ne me quitte pas des yeux depuis le début de l'ascension et la nuit tombe... Je fais signe à mon camarade d’arrêter ici l'approche.


 

Cette première grosse approche au chamois m'ayant procuré un maximum d'émotions, je décide d'y retourner le surlendemain, seul, gonflé à bloc et pleins d'espoir de retrouver ma chèvre borgne !

Retour sur le lieu de chasse avec pour seul compagnon mon Black Widows. J'observe les environs et jumelle le pierrier monté deux jours avant. Surprise ! Un chamois est présent au sommet, couché dans la même position que ma chèvre de l'avant-veille !

 

Aujourd'hui, pas question de monter par l’éboulis de roche, je décide de faire le grand tour en empruntant la forêt de pin jouxtant le lieu de repos de l'animal. Après mon ascension (plus silencieuse que celle de l'avant-veille), j'arrive à 25 mètres sous ma proie. Elle se lève, m'aillant sûrement entendu, et arrive droit au-dessus de moi !

Je reste figé, mon cœur bat la chamade. Je sors avec une extrême lenteur mes jumelles et l'observe : c'est ma chèvre borgne ! Elle est à 20 mètres de moi. J'encoche alors une flèche sur mon longbow. Les choses sérieuses commencent, avec une drôle de partie de cache-cache où chaque pas est décisif. La chèvre se présente à moi, en plein travers et me fixe de son œil vitreux, tendant l'oreille. Elle met à brouter et j'en profite pour gravir quelques mètres.

L'animal redresse la tête, la tourne du côté de son œil voyant mais ne semble pas me remarquer outre mesure car elle se remet immédiatement à brouter. Ce petit manège se reproduit jusqu'à ce que je sois à 5 mètres d'elle. Cette belle femelle chamois m'est présentée dans un plein travers, à découvert dans un léger dévers. Mon cœur battant à tout rompre, je prends une grande inspiration, arme mon arc et refais instinctivement ce geste appris depuis plus de 15 ans. La flèche lâchée frappe l'animal au bas de la cage thoracique, dans la zone du cœur et des poumons.

Elle part en courant !
Le grand stress d’après tir s’installe en moi. Je me mets à compter dans ma tête le temps de course de l'animal. Au bout de 15 secondes, plus aucun bruit... Commence alors l'interminable demi-heure d'attente. Ce délai écoulé, je me dirige à l'anschuss mais, comme je m'y attendais sur ce gibier, pas une goutte de sang n'est présente... je remonte la piste où j'ai vu partir le chamois et vois enfin ma chèvre couchée sous un bosquet, à une distance évaluée à 30 mètres de mon tir. Après retour sur le terrain la semaine suivante, il s’avère que le chamois n'a fait qu'une quinzaine de mètres !


Superbe émotion et approche pour ce premier grand gibier ! Un accomplissement pour moi et une fierté car j'ai réussi le défi de prélever à l'arc traditionnel ! En prime, un joli trophée pour cette chèvre de 6 ans, de 27,7 kg et 20,5 cm de cornes.


Merci à Sam, Pat et David pour leurs conseils et leur transition de savoir, à Vic et Arthur pour leur soutien et les photos de chasse. Enfin, merci à Julien, notre président d'ACCA qui guide et conseille ses archers pour en tirer le meilleur !

 

Aloïs Beaufort

 


 

mardi 14 novembre 2023

Un cerf à l'arc, des amis, de la joie, du bonheur... un rêve éveillé...

L’histoire commence au printemps, avec l’impulsion de l’ami Damien qui me propose d’effectuer des demandes de membres admis dans 3 ACCA où il est membre. Le but étant d’obtenir le précieux sésame dans l’une des trois, car ces ACCA ont toutes un plan de chasse « cervidés », animaux dont je n’ai que très rarement la chance de côtoyer et qui, comme beaucoup de chasseurs me font rêver.
Le "hasard" a voulu que je sois retenu dans les 3 et pour ne pas faire de jaloux 😊, j’ai accepté les 3 cartes.
 
L’été a permis de parcourir ces trois territoires, d’y faire quelques captures et surtout de vivre déjà de fabuleuses émotions partagées avec Damien, lorsque l’un ou l’autre (ou les deux) avait le bonheur de prélever ou simplement de voir des animaux.
L'automne et la période de brame arrivés, j'ai pu en prendre plein les yeux avec quelques vidéos de "grandes pattes" issues de pièges-photo judicieusement placés sur les conseils de mon hôte, puis avec l'arrivée des battues, les rencontres se sont faites en réel, à plus ou moins grandes distances mais avant les dates définies par chacune des ACCA pour l'ouverture du coiffé. Je garderai longtemps le souvenir 😍 de ce gros 10 qui, à 5m de mon arbre, a levé la tête pour me fixer dans les yeux, pour repartir ensuite sans m'avoir identifié comme un danger.
 
Puis arrive ce 12 novembre, la météo est exécrable, il pleut sans discontinuer. Les consignes données par le président, Damien me dit de filer à mon poste mais lui est indécis, ne sachant pas quelle arme choisir entre son arc et sa carabine…
20mn plus tard, je suis opérationnel, posté au milieu d'une grande futaie dont le sol n'est composé que de ronces entrecoupées de coulées de cervidés. Mon tree-stand est installé depuis 10 jours et c'était avec d'amples incertitudes que j'avais jeté mon dévolu sur un jeune chêne au carrefour de plusieurs coulées, un schéma que l'on retrouve tous les 50m dans ce bois, donc pas vraiment simple (habituellement, on galère pour trouver des coulées, ici, il y en a trop …). Le but étant surtout d'apprendre et profiter de la visibilité à 100 ou 150m pour visualiser plus précisément le déplacement des animaux.
 
Depuis de longues minutes déjà, j'entends la mélodie d'une chasse de grands courants, je situe ça chez les voisins ou dans une régénération limitrophe sur notre commune, quand un mouvement attire mon attention. Je reconnais immédiatement la silhouette d'un cerf coiffé, il est à 150m environ. Il se dérobe doucement, s'arrêtant tous les 30m. je le suis du regard et m'aperçois qu'il a fait un angle à 90° et me vient désormais droit dessus … là, je crois que mon palpitant a fait une grosse embardée. Je me positionne le mieux possible et utilise le peu de ressources mentales qu'il me reste pour définir le moment où je vais armer. Le coiffé est désormais à 40m, arrêté, j'arme quand il repart … il stoppe de nouveau à 10m de moi et observe les alentours sans me capter, la shaggie Camoleon rempli son rôle à merveille une fois de plus... 
 
Le pin de mon viseur est posé au creux de son épaule mais je me demande si je ne ferais pas mieux d'attendre qu'il passe sur mon côté pour avoir un léger ¾ arrière. La flèche est partie, manifestement mon cerveau avait moins de ressources pour réfléchir que pour commander mon index. Le cerf fait volte-face et reprend sa marche de sénateur en repartant d'où il est venu. Je suis dépité 😱, ma flèche n'a pénétré que la moitié de la longueur, il est parti avec. Je le suis des yeux pendant presque 150m puis le perd de vue.
Je corne la mort, je fais ensuite appel à un ami … Damien me répond qu'il arrive, car après mon départ, il a décidé de traquer avec son père. 15mn plus tard, lorsque mes jambes me le permettent de nouveau, j'entame la descente du tree-stand. Je sais d'avance que tous les paramètres sont réunis pour qu'il n'y ait aucune trace de sang : la pluie battante, la position de l'atteinte, la flèche dedans … bref une galère qui s’annonce… 
 
Appel à un 2ème ami : Frederic, conducteur UNUCR est en battue en Alsace, il partira dès la fin de traque pour venir nous rejoindre. Entre temps, Damien est arrivé, on fait les premières constatations et il trouve la direction précise de fuite avec les ronces retournées et le pied du cerf. Par expérience, je sais que le black-out provoqué par le tir m'empêche généralement de me souvenir des premières secondes après celui-ci, ça fait plus de 20 ans qu'il en ait ainsi, je m'en suis accommodé. Puis il me dit " - ça sent le cerf !!!" " – effectivement, lui réponds-je, il y en avait un ici, il n'y a pas 20mn…" 
 
On suit les ronces retournées sur une cinquantaine de mètres puis sur mon insistance, nous repartons à mon tree-stand. De nouveau, il m'annonce sentir le cerf, effluve que je perçois également. Nous repartons à la voiture puis au local pour attendre Fred et se restaurer avant la recherche. Je ne suis pas hyper confiant et l'appétit n'est pas au rdv. J'envoie un message à ma chérie Sandrine pour l'avertir de mon tir et de la recherche, je sais qu'elle aurait adoré profiter du même spectacle que moi, son appareil photo en main.
L'attente est longue, je piétine … et enfin Fred arrive !!! un café et quelques minutes plus tard, nous démarrons la recherche, Bella, une chienne rouge de Bavière, en tête. Je sais d'avance que ça va être compliqué … la chienne avance doucement, suit le parcours de ronces retournée, elle fait "ses arrières" régulièrement, c’est effectivement difficile, puis elle nous amène à une coulée où on trouve un pied frais… Bella piste désormais le nez au sol, appliquée, Fred annonce qu'elle a trouvé la voie à sa façon de travailler… c'est alors que je lève les yeux et ….
 
" – il est lààà !!!" (Je vous fais grâce de l'intonation de ma voix à ce moment-là, mes compagnons de recherche ayant un sens de l'imitation très particulier se chargeront de la reproduire comme ils l'ont fait tout le reste de la journée…) 
 
S'en suit un moment d'émotion comme seule la chasse et surtout la chasse à l'arc est capable d'en donner, un moment de partage incroyable, un de ces moments pour lesquels, on a fait tant de sacrifices, de concessions … le pied mais alors le pied total !!!!!
Le cerf a fait environ 150m depuis l'anschuss. Damien avait raison, c'est bien lui qu'il sentait ce matin quand le vent arrivait depuis la direction de fuite.
 
Une rapide photo de l'extrémité du trophée et envoi immédiat à ma chérie pour la rassurer. La suite ne fût que bonheur, et l'épreuve physique annoncée pour déplacer 218kg de chair, d'os et de trophée à travers bois et ronces fût largement diminuée par un Damien déchainé qui a réussi le tour de force d'amener son pick-up à 1.5m du cerf. Son travail était loin d'être terminée puisqu'après la séance photo, il s'est chargé du dépeçage et de la découpe complète du cerf en un temps record. Je n'ai pas essayé de lui contester cette besogne car je le sais atteint d'une pathologie physiologique : ses mains se dessèchent si elles ne voient pas de sang pendant plus d'une semaine…
🫣

 Pour tout ce qui est écrit ci-dessus, je voudrais vraiment lui exprimer ma reconnaissance et ma gratitude. Je vous souhaite vraiment d'avoir des amis avec un cœur comme le sien.
Je voudrais remercier également tous les adhérents de l'ACCA et son président pour leur accueil et leurs félicitations du jour, les photographes Audrey , Joey, Victorien ainsi que toutes les personnes qui de près ou de loin ont également contribué à cette merveilleuse journée, en particulier ma chérie d'amour 🥰qui "supporte" cette passion dévorante au quotidien.
 
Patrick Morel