Il est 19h00, et ça fait moins de 5 minutes que je
suis installé sur mon treestand lorsque ce joli brocard se présente, à une
cinquantaine de mètres sur ma gauche.
Il approche lentement, croquant une feuille par ci,
frottant ses bois par là, et me laisse tout le temps de me lever, arc en main,
de penser à passer mes jumelles par dessus mon épaule, afin qu'elles ne me gênent
pas lors d'un tir que je pressens d'ores et déjà assez plongeant, car mon affût
est placé assez haut et la coulée est à moins de 10 mètres du pied de mon
arbre-perchoir.
Je pense également à bien respirer, calmement, pour
évacuer ce stress qu'on appelle buck-fever et qui m'accapare à chaque imminence
d'un tir.
Il approche, lentement, il est à 15 mètres , il lève la tête
dans ma direction... Ne plus bouger...
L'arc à bout de bras, le crochet du décocheur est dans
le loop et je reste parfaitement immobile...
Capreolus reprend sa lente progression, et passe
devant moi, de profil. J'arme.
Quelques arbustes m'empêchent d'ajuster le tir, je
m'efforce de garder la mire en fibre optique de mon viseur sur son thorax, en
suivant son mouvement.
Je suis quasiment suspendu à la sangle qui m'arrime à
l'arbre. Je suis complètement incliné, et en équilibre sur cette petite
plateforme fixée à 5 ou 6
mètres du sol. Les secondes sont longues, ceux qui ont
déjà pratiqué ce genre d'exercice savent de quoi je parle...
Soudain, le brocard ralentit et son thorax se présente
à moi entre 2 troncs d'arbre. Lorsque la flèche le percute, il fait un
gigantesque bond en hauteur, accompagné d'un cri, ou plutôt d'un râle, et
détale comme une fusée. J'entends déjà ce bruit caractéristique de feuillages froissés
au sol, lorsque l'animal agonise...
Mon cœur bat la chamade alors que le sien doit
envoyer ses derniers centilitres de sang dans les artères de l'animal...
Je pense à enclencher le chronomètre de ma montre,
mais le stress est tel que je mets plusieurs secondes à me souvenir sur quels
boutons appuyer pour sélectionner la fonction et lancer le chrono.
Je suis surpris, en entendant de gros souffles
d'expiration à 2 ou 3 reprises lors des premières minutes d'attente, et je me
dis que 20 bonnes minutes d'attente ne seront pas un luxe.
Je vois ma flèche, droit devant moi, plantée au sol. Un
coup de jumelle me montre un fût et des empennages recouverts de sang bien
rouge, qui recouvre également le sol environnant...
L'attente parait toujours aussi longue, mais ce n'est
qu'après plus de 20 minutes que je me décide à descendre de mon perchoir...
Une fois au sol, la piste de sang est très importante,
j'ai l'impression qu'il y a du sang partout !
Au bout de 25 à 30 mètres , un nouveau
coup de jumelles me permet de découvrir le chevreuil étendu, là où j'avais
entendu craquer le feuillage...
Toujours la même émotion, accompagnée de ce regret
d'avoir ôté une vie...
Je lui offre une tige de chèvrefeuille en guise de
dernière mangeure.
L'animal accuse 22.5kg sur la balance.
Lors du dépeçage, je constate que la Striker Magnum a
frappé "plein cœur"...
Arc Mathews Heli'm 62 livres .
Tubes Gold Tip Expedition Hunter.
Lames G5 Striker Magnum 125 grains.
Distance de tir : 10 mètres environ.
Distance de fuite : 30 mètres environ.
Félicitations Momo,
RépondreSupprimerJeannot
Super récit et beau prélèvement félicitations
RépondreSupprimerVENI VEDI VICCI ! Et tout à l'air si simple mais la musique en est tout autre car l y a là quelques années d'expérience ! Félicitations pour cette belle action et le récit qui lui succède!
RépondreSupprimerMerci à tous !
RépondreSupprimerYop a raison, ça fait un moment que je leur courre après, mais les populations mandubiennes de Capreolus n'ont pas encore grand chose à craindre de ma part... :-)
Plus sérieusement, j'aimerais bien pouvoir en refaire un au recurve, et tant qu'à faire, au sol, mais c'est pas gagné...
Félicitations MOMO ( le Brocard le Récit et le CHASSEUR super)
RépondreSupprimerFélicitations !
RépondreSupprimerHan na han na han..Ah ben licitations eau ocard . Moi suis arti retrouv le vieux satyre...
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