Source : EstRepublicain.fr
L’assemblée générale de la fédération départementale de chasse du Territoire de Belfort a pointé les dégâts faits par les sangliers et surtout les conséquences financières pour les associations et la fédération. « Nous sommes à la cote d’alerte », résume le président.
Le sanglier a été le personnage principal de la 91e assemblée générale de la fédération départementale de chasse du Territoire de Belfort (FDC 90). Il n’a été (presque) que question de lui et surtout des dégâts qu’il fait et qu’il va faire.
Les chasseurs avaient tiré la sonnette d’alarme dès 2017 en voyant la facture gonfler de manière exponentielle. « Nous sommes aujourd’hui à la cote d’alerte. Si nous ne réagissons pas, nous allons droit dans le mur. Cette année c’est déjà la murette », s’est exclamé dans son discours le président de la FDC 90 Daniel Kittler.Explosion du nombre de dégâts
L’an dernier, les chasseurs ont déboursé 94 000 euros pour les indemnisations de dégâts : 74 000 euros ont été versés aux agriculteurs qui avaient déclaré les dégâts, les 20 000 euros restant couvrant les frais annexes. Cette année, on avance le chiffre de 150 000 euros. Sauf que depuis le début d’année, les chasseurs font face à une explosion du nombre de dégâts.« L’an dernier, nous avions enregistré 32 dossiers de dégâts en prairie. Cette année, à la date du 8 avril, nous avons déjà enregistré 152 dossiers pour 125 hectares à indemniser. Et les parcelles n’ont pas encore été semées », résume Daniel Kittler. « Jamais nous n’avons été autant sollicités par le monde agricole, les maires et les habitants. »
Record de prélèvements
Pourtant, le nombre de prélèvements ne fait qu’augmenter. En 2014, on avait relevé 530 prélèvements de sangliers. En 2017, on en était à 837 et l’an dernier, 913 prélèvements ont été comptabilisés. Des chiffres « historiques ». Mais rien n’y fait. Alors même qu’il n’y a plus de restriction de prélèvements, ni de limitation du tir des laies.« Il nous faut tout mettre en œuvre pour faire baisser les populations de sangliers de manière drastique sous peine de devoir mettre la clé sous la porte faute de moyens financiers », déclare Daniel Kittler.
La fédération demande l’ouverture anticipée de la chasse à l’affût au 1er mai au lieu du 1er juin, mais aussi une prolongation de la période de chasse. Elle a aussi demandé un allégement des contraintes de tir avec la suppression des notions de poids lors du tir à l’affût. « Nous avons également sollicité la possibilité de tirer sur les places d’agrainage, si la légalité de cette mesure est confirmée », complète le président.
Mais les chasseurs en appellent aussi à l’administration, notamment en ce qui concerne les réserves naturelles et autres périmètres protégés. « Nous savons que la zone de captage à Sermamagny est un sanctuaire à sangliers », pointait le député Michel Zumkeller, alors qu’un responsable d’une association constatait que « le pays sous-vosgien avec ses zones non chassables est devenu un nid à sangliers ». « Il faut un amendement pour nous permettre d’intervenir dans les réserves naturelles », appelait encore le président de la FDC.
913 prélèvements de sangliers ont été enregistrés dans le Territoire de Belfort en 2018.
« Le porte-monnaie des chasseurs en a marre »
Chez les chasseurs, on oscille entre résignation, colère et incompréhension. « Pourquoi on se retrouve être les seuls à payer ? » glissait un chasseur à son voisin lors de l’assemblée générale de la fédération. Une question qu’attendait le président Daniel Kittler : « J’entends déjà les remarques de certains sur le fait que nous sommes les seuls à payer. Mais actuellement, c’est la loi et la loi est dure. Et dans l’attente de la réforme, nous n’avons pas d’autre choix que de l’appliquer », répondait-il en substance, insistant sur le fait que « les chasseurs ne sont pas seuls responsables de cette situation ».« Bureau des pleurs »
Avouons que le premier réflexe est de se tourner vers les chasseurs au premier dégât : « Le siège fédéral a été, ni plus ni moins, le bureau des pleurs. Doit-on continuer comme cela ? Certainement pas », insiste le président.« Qu’est-ce qu’on répond à un jeune agriculteur qui chaque semaine rebouche des trous dans ses parcelles ? » interrogeait le trésorier de l’association de Chèvremont qui notait par ailleurs : « Le porte-monnaie des chasseurs à ses limites. Il en a marre. »
Appelés à voter sur le montant des contributions, les chasseurs ont voté à 356 voix pour et 346 contre à une solution qui verra la fédération ponctionner une somme de 10 000 euros dans sa « réserve pour les dégâts ». À ce rythme, dans quatre ans, il n’y aura plus de réserve.
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En 2018, des prélèvements « remarquables et historiques »
L’année 2018 restera une belle année en termes de prélèvements du
grand gibier dans le Territoire de Belfort. « Les prélèvements ont été
remarquables et historiques. Jamais autant de chamois, cerfs, chevreuils
et sangliers n’ont été prélevés », a fait remarquer le président Daniel
Kittler. Outre le nombre record de sangliers abattus (913), 1 048
chevreuils ont été prélevés. Pour les cerfs, sept des onze bracelets
attribués dans le département ont été utilisés pour trois mâles, trois
jeunes et une biche. Enfin, vingt bracelets avaient été attribués pour
le chamois et vingt prélèvements ont été effectués (seize adultes et
quatre jeunes).
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