Entre Haute-Saône et Territoire de Belfort, comptage des chamois sur les deux versants du Ballon de Servance
Lure.
« On est sur une courbe exponentielle. Lors du dernier comptage il y a
deux ans, on était à 76 chamois », souligne Ludovic Bonnot de l’ONCFS
(Office national de la chasse et de la faune sauvage).
Sur
la Ballon de Servance, entre Haute-Saône et Territoire de Belfort, la
population de chamois croit vite. Très vite. Trop vite. « On en a compté
84 côté Haute-Saône et 45 côté Territoire », détaille Michel Despoulain
de l’ONF. C’est son administration qui, mercredi matin, a organisé dès
l’aube ce comptage du Ballon.
Agents
de l’ONF, de l’ONCFS, chasseurs et bénévoles, ils étaient au total 105 à
participer à cette observation, sur les deux départements. « On le fait
normalement tous les trois ans. Le dernier avait été effectué il y a
deux ans », souligne une agent de l’ONF. Mais la brume et le froid subi
en 2012 avaient un peu faussé la tendance. D’où le besoin de raccourcir
pour une fois les délais entre deux opérations.Mercredi, la lumière était au rendez-vous. « Il faisait beau, mais ça soufflait terriblement. Et quand ça souffle, les animaux hésitent à se déplacer », évoque Michel Despoulain.
Prélèvements revus à la hausse
Qu’importe. L’ONF et ses partenaires disposent d’une stratégie efficace. Certains se positionnent sur des postes fixes prédéfinis. Les autres sont là pour faire du bruit et obligent les chamois… à sortir du bois. 2 600 hectares à battre. Les traqueurs, eux, avancent sur 80 kilomètres de circuits, parfois très raides. « Il y a des coins où on ne peut pas passer », raconte Jean Andréani, un des chasseurs mobilisés. « Certains sont inaccessibles. Sauf pour les chamois qui sont des alpinistes… »À quoi ce comptage sert-il ? À établir le plan de chasse de la prochaine saison. L’avantage de procéder ensemble ? « Cela permet de partager un diagnostic », répond Marjorie Girardot, de l’ONF. « Quand les chiffres sont connus de tous, les discussions après sont plus sereines. Même ceux qui n’ont pas vu de chamois ont observé les marques au sol, les traces », précise Michel Despoulain.
Le plus important pour l’ONF reste l’équilibre de ce milieu naturel qu’elle gère. La croissance très rapide de la population de chamois sur ce secteur, comme l’assurent les responsables de l’ONF, commence à poser problème. « Au niveau du sol, les chamois mangent les pointes terminales. Il y a des endroits où la roche est à nue. Ils mangent les herbes, la mousse », décrit Michel Despoulains. Ils empêchent du coup la régénération des jeunes pousses dans ce milieu naturel qualifié d’exceptionnel. Conséquence : les plans de chasse devraient être modifiés. « C’était 16 chamois en Haute-Saône l’an dernier », rappelle Ludovic Bonnot pour l’Office de la chasse.
Ces prélèvements devraient logiquement être revus à la hausse au vu de ce dernier comptage. D’autant, souligne ce dernier, que « sur un comptage comme celui-là, on est encore loin de voir toute la population ».
Olivier BOURAS pour estrepublicain.fr
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