Dans le Var,
le chevreuil à l'arc, c'est un peu le Graal. Il est vrai qu'ils n'ont de
similaire avec ceux de Franche Comté que l'apparence. Ils sont plus petits et
tellement plus nerveux, stressés. Ils sont rapides et très difficile à chasser.
Ce soir, je
me suis posté sur un point d'eau.
Les jours
précédents, j'avais déjà pu constater que plusieurs brocards venaient à ce
point d'eau car la sécheresse règne ici.
Il y a une
semaine, j'en ai fléché un mais il a magnifiquement sauté la corde en mode
Matrix et c'est, dépité, que, en rentrant, j'ai appelé un ami pour lui
raconter l'épisode.
Il
m'explique que lui, vise toujours dessous comme cela, quand le brocard se
baisse, il est dedans.... Dubitatif je trouve la théorie vaguement logique
alors le lendemain, je me mets sur un autre point d'eau.
Arrive un
beau brocard. Je vise plus bas et attend qu'il boive. La flèche part et elle
passe.... dessous évidemment. Je rappelle le pote pour le remercier de ses
précieux conseils. On en rigole bien mais toujours pas de brocard pour moi.
Ensuite est venu un orage qui a bien humidifier la zone. J'ai donc laissé
quelques jours s'écouler avant de repartir au chevreuil.
Ce soir, je
décide d'y aller tôt. 17h45, je monte dans l'arbre et installe mon barda.
18h tout est prêt, je m'assieds et il arrive en face de moi un instant plus
tard. Majestueux et calme. Je me relève comme un fantôme et me saisit de mon
arc. J'ai choisi de prendre l'arc le plus rapide pour ce soir. Le brocard
s'approche et vient boire en face de moi au plus près de mon poste. Il doit y
avoir 12m. Je suis sur la pointe des pieds car une branche me gêne un peu.
J'ajuste le tir bas mais pas trop. Il est splendide à boire en plein soleil.
Tout roux. Sans aucune idée de ce qui va se produire d'un moment à l'autre. La
flèche part et lui perfore le thorax précisément au point de visée. Enfin je
suis juste!
Il s'enfuit
par le même chemin mais en slalomant. Le sang gicle des deux plaies et c'est
avec sérénité que je laisse un peu de temps passer avant de descendre de
l'arbre. Je suis certain qu'il n'a pas réussi à traverser la route qui se
trouve à 100m.
Finalement,
sachant que rien ne sert d'attendre trop cette fois-ci, je vais chercher ma
chienne qui m'attend dans le quad garé à 300m. On revient sur les lieux de la
chasse et la chienne a du mal à prendre car elle ne fait presque jamais de
recherche sur les chevreuils. Elle repart au point d'eau mais de mon côté, je
ne peux pas rater les deux lignes parallèles rouges. La quantité de sang est
impressionnante. Il faut dire que je viens d'aiguiser mes lames comme des
rasoirs. J'arrive à la route et pas trace de lui. Un doute me prend.
Comment a-t-il
pu faire pour tenir aussi loin ? Je le retrouverai finalement 30m plus loin, le
coeur transpercé. Il aura parcouru 130m sur un dernier battement de coeur...
Il affichera
22kg et porte 5 cors. Je suis comblé. Le brocard varois a tenu ses promesses.
Stephan Lang
félicitations pour ce magnifique chevreuil et bravo pour le récit.
RépondreSupprimerMoi qui trouve que les chevreuils franc-comtois sont déjà bien assez difficiles... ;)
RépondreSupprimerFélicitations à toi !!!
Félicitations !
RépondreSupprimer